RÉSUMÉ
L’arrivée de nouveaux schémas thérapeutiques dans la prise en charge du myélome multiple (MM) a permis une amélioration majeure de la réponse au traitement. Cependant, le parcours des patients reste grevé d’une morbi-mortalité persistante en lien avec le risque d’épisodes thromboemboliques veineux (ETEV). L’incidence accrue d’ETEV est attribuable à de nombreux facteurs dont les caractéristiques spécifiques du patient, du MM et des traitements antitumoraux. Les études biologiques sur cette thématique se sont intéressées à la caractérisation des mécanismes menant à un état prothrombotique et de nombreuses anomalies de la coagulation ont été rapportées. La multifactorialité du phénomène est probable, orientant les équipes de recherche vers des tests plus intégratifs. Plusieurs groupes médicaux ont élaboré des recommandations de thromboprophylaxie selon la stratification du risque d’ETEV pour les patients nouvellement diagnostiqués d’un MM et débutant un traitement antitumoral. Ces recommandations se fondent principalement sur des données observationnelles prospectives et sur les pratiques courantes. Malgré l’absence d’autorisation de mise sur le marché (AMM) dans cette indication, les anticoagulants oraux directs (AOD) s’implantent progressivement dans le paysage du fait de leur souplesse d’utilisation. L’intégration de paramètres cliniques simples et de biomarqueurs de la coagulation dans les outils d’évaluation du risque d’ETEV pourrait conduire à des modèles de prédiction plus efficaces et, à l’avenir, guider l’arrêt de l’anticoagulation pendant le traitement du MM. Les pistes à cette fin sont les mesures des D-dimères et des vésicules extracellulaires circulantes notamment celles possédant des propriétés procoagulantes.
MOTS CLÉS
anticoagulants, coagulation, myélome multiple, thrombose, vésicules extracellulaires
ABSTRACT
Recent innovative strategies have dramatically redefined the therapeutic landscape for treating multiple myeloma (MM) patients. However, venous thromboembolism events (VTE) are still a considerable burden on MM patients' quality of life and survival. The incidence of VTE is attributable to multiple factors including specific patient characteristics, MM and treatments. Biological studies on this topic focused on characterizing of the mechanisms leading to a prothrombotic state and numerous coagulation abnormalities have been reported. The multifactorial aspect of this phenomenon is probable, leading research teams towards integrative coagulation tests. Several medical groups have elaborated guidance for thromboprophylaxis according to VTE risk stratification for patients diagnosed with MM at frontline treatment time. These recommendations are based on prospective observational data and current practices. Despite the lack of French authorization for this indication, direct oral anticoagulants (DOACs) are now more frequently prescribed due to their flexibility of use. Integrating simple clinical parameters and coagulation biomarkers into VTE risk assessment tools could lead to more effective prediction models and, in the future, guide anticoagulation cessation during treatment of MM. Currently explored targets are thus the measurements of D-dimers and circulating extracellular vesicles, particularly those with procoagulant properties.
KEYWORDS
anticoagulants, blood coagulation, extracellular vesicles, multiple myeloma, thrombosis