Durée du traitement antithrombotique après une thrombopénie et thrombose post-vaccinale (VITT) : à propos d’un cas
La thrombopénie thrombotique induite par un vaccin contre la COVID-19 (VITT) est une complication exceptionnelle des vaccins qui utilisent un vecteur à adénovirus, et notamment le ChAdOx1 nCoV-19 (AstraZeneca). Elle n’en est pas moins gravissime puisque pourvoyeuse de thromboses multiples et atypiques, notamment cérébrales et splanchniques, associées à une thrombopénie souvent profonde et une activation majeure de l’hémostase. Ces évènements thrombotiques surviennent majoritairement dans un délai de 5 à 30 jours après la primo-vaccination, et sont essentiellement dus au développement d’auto-anticorps (IgG) dirigés contre le facteur plaquettaire 4 (FP4), qui activent puissamment les plaquettes. Le pronostic vital des patients atteints de VITT peut être mis en jeu rapidement. Si les connaissances de ce nouveau syndrome mis en évidence en mars 2021 sont aujourd’hui plus avancées, il n’en reste pas moins que le diagnostic d’une VITT est encore un challenge et que de nombreuses zones d’ombres persistent, notamment concernant la prise en charge thérapeutique. Nous présentons le cas d’une patiente de 62 ans, ayant présenté un syndrome de type VITT, après une première dose de vaccin à adénovirus ChAdOx1 nCoV-19 en avril 2021. Un traitement précoce, par anticoagulation adaptée de type apixaban et injections d’immunoglobulines polyvalentes intraveineuses en unité de surveillance continue au CHU de Tours, a permis une évolution favorable et le retour à domicile. Nous discutons ensuite du traitement des VITT à la phase aiguë, puis nous focalisons notre propos sur les modalités du traitement anticoagulant à moyen/long terme et la question de l’utilisation de l’héparine.