Thrombopénie thrombosante induite par la vaccination contre la COVID-19 : ce n’est pas toujours une VITT !
Nous rapportons le cas d’un purpura thrombotique thrombocytopénique (PTT) auto-immun (iPTT) survenant au décours d’une vaccination contre la COVID-19 avec évolution favorable sous caplacizumab. Dix jours après une deuxième dose du vaccin BNT162B2, la patiente s’est présentée aux urgences avec une symptomatologie principalement digestive, accompagnée de céphalées. Le bilan biologique a révélé une anémie hémolytique mécanique et une thrombopénie sévère sans insuffisance rénale. Devant la forte présomption clinique de PTT (FRENCH score à 2 et PLASMIC score à 7), des échanges plasmatiques avec un traitement immunosuppresseur par corticoïdes et anti-CD20 (rituximab) ont été initiés. L’activité ADAMTS13 effondrée avec des anticorps anti-ADAMTS13 positifs a permis de poser le diagnostic formel de iPTT. Devant l’absence de normalisation de la numération plaquettaire (NP) sous EP, corticoïdes et rituximab, un traitement par nanobody anti-vWF (caplacizumab) a été débuté à J13 avec une évolution favorable et une normalisation de la NP et de l’activité ADAMTS13. À un an de cet épisode d’iPTT, la patiente a une activité ADAMTS13 normale sans exacerbation ni rechute. La vaccination contre la COVID-19 a permis de réduire significativement la morbi-mortalité induite par l’infection à SARS-CoV2. Néanmoins, depuis le début de la pandémie, différents effets indésirables des vaccins commercialisés ont été rapportés. L’un des principaux, ayant suscité un engouement dans le milieu médical et médiatique, était la thrombopénie thrombosante induite par le vaccin (VITT). Cet engouement pourrait nuire au diagnostic d’autres étiologies responsables de thrombopénies induites par le vaccin. Le PTT est l’une de ces étiologies, et se caractérise par une forte mortalité. Y penser devant une thrombopénie post-vaccin anti-COVID est donc primordial.