Entre coagulation, inflammation et remodelage osseux : le FVIII a-t-il encore sa place dans la prise en charge des patients avec une hémophilie A ?
Il y a moins d’une dizaine d’années, la prise en charge des patients atteints d’une hémophilie A (HA) sévère reposait essentiellement sur l’administration intraveineuse de concentrés en FVIII ayant une demi-vie d’élimination courte de moins de 12 heures. Les discussions se portaient alors essentiellement autour de l’optimisation de la prophylaxie entre 2 et 3 injections IV par semaine, de l’utilisation d’outils de pharmacocinétique pour mesurer le taux résiduel plasmatique en FVIII, ou encore de l’arrivée future d’un FVIII « à demi-vie allongée ». Aujourd’hui, l’arrivée de traitements de « nouvelle génération » a complètement changé la donne. Ces traitements sont administrés par voie sous-cutanée, de manière hebdomadaire voire mensuelle, et avec la possibilité d’atteindre un plateau d’efficacité hémostatique. Cependant, il ne s’agit pas de FVIII mais de traitements non substitutifs que ce soit l’émicizumab, un anticorps monoclonal bispécifique anti-FIX/FX, ou des anti-inhibiteurs de la coagulation comme les anti-TFPI, anti-ATIII ou anti-protéine S. La prophylaxie par FVIII va-t-elle disparaître progressivement au profit de ces nouveaux traitements ? Probablement, sauf si le FVIII garde encore quelques atouts cachés… Entre activité sportive, inflammation et remodelage osseux, que sait-on exactement du rôle du FVIII en dehors du sentier battu qu’est la coagulation ?