Activité physique, sports et nouveaux traitements de l’hémophilie
La pratique d’une activité physique régulière peut aider à prévenir le développement de comorbidités telles que l’obésité, le syndrome métabolique et l’ostéoporose chez les patients hémophiles. Ces derniers tendent d’ailleurs à avoir une participation sportive assez similaire à celle de la population non hémophile. Afin de minimiser les risques associés à la pratique des sports et de l’activité physique, les personnes atteintes d’hémophilie devraient idéalement consulter au préalable un professionnel de l’appareil locomoteur et de l’hémostase afin de discuter d’un schéma thérapeutique personnalisé qui tiendra compte du timing de l’activité physique et de l’heure de l’injection afin de minimiser les risques hémorragiques. Lorsque le patient bénéficie de thérapies non substitutives (emicizumab, thérapie génique…), la protection hémostatique conférée par ces thérapies doit être mise en balance avec le risque lié à l’activité physique. En comparaison avec la population générale, le risque d’avoir un épisode hémorragique lors d’une activité sportive dans la population hémophile double avec un taux d’activité FVIII/FIX inférieur à 10 %. Il est donc possible de pratiquer une activité sportive de manière sécurisée chez les patients hémophiles avec un taux d’activité résiduel supérieur à 10 %. Ce seuil de 10 % est d’autant plus parlant quand on sait que les traitements non substitutifs induisent une activité hémostatique équivalente en termes d’activité facteur VIII à un niveau d’au moins 10 %. Nous illustrons cette discussion avec le cas d’un patient hémophile A sévère chez qui une optimisation de la prophylaxie antihémorragique par emicizumab a eu un impact majeur sur l’activité physique.