La PN-1, cible novatrice pour combattre l’hémophilie
L’hémophilie A et l’hémophilie B sont des maladies induites par un déficit en facteur VIII (FVIII) et facteur IX (FIX) respectivement, avec une production insuffisante de thrombine provoquant des saignements. De nouvelles thérapies pour l’hémophilie basées sur la neutralisation de protéines anticoagulantes endogènes voient le jour. Notre cible, la protéase nexine-1 (PN-1), est une serpine capable d’inhiber fortement la thrombine, exprimée principalement par les plaquettes. Nos travaux montrent qu’inhiber la PN-1 par un anticorps neutralisant augmente significativement la génération de thrombine dans des plasmas de patients hémophiles mineurs ou modérés. Chez des souris hémophiles A, l’absence de PN-1 réduit significativement le temps de saignement et le volume de sang perdu. Des expériences de thrombose sur vaisseaux mésentériques montrent que l’absence de PN-1 chez ces souris hémophiles augmente significativement les dépôts de fibrine et de plaquettes. De plus, la fermeté des caillots est significativement plus élevée, et la lyse retardée dans le sang de ces souris, mais aussi dans celui de patients hémophiles A incubé avec un anticorps bloquant la PN-1. Ces résultats fournissent la preuve de concept qu’inhiber la PN-1 pourrait être une nouvelle approche originale dans le traitement de l’hémophilie.