Traitement par emicizumab : impact sur les tests et surveillance biologique de l’hémostase
L’emicizumab, anticorps monoclonal humanisé bispécifique capable de restaurer dans une certaine mesure la fonction du FVIII activé (Fvllla) déficitaire chez les hémophilies A, représente une avancée thérapeutique majeure dans la prise en charge des hémophiles, en assurant une prophylaxie efficace. Aucune adaptation de posologie n’est nécessaire, ce qui induit un changement majeur pour les patients habitués à une surveillance biologique régulière de l’hémostase indispensable avec les produits de substitution. Toutefois, dans certaines circonstances, comme avant un geste invasif ou en cas d’hémorragie, le recours à la biologie sera nécessaire, et l’interférence de l’emicizumab sur les tests d’hémostase, notamment ceux dont le principe est basé sur un temps de céphaline avec activateur (TCA), doit être connue pour interpréter au mieux les examens réalisés, et pour choisir les méthodes les mieux adaptées pour guider la thérapeutique. Ainsi, la disparition complète de l’allongement du TCA sous emicizumab ne suffit pas à considérer l’hémostase comme normalisée. En cas d’administration de FVIII chez un patient recevant ou ayant reçu de l’emicizumab, le dosage du FVIII et le titrage d’un inhibiteur devront employer une méthode chromogénique utilisant des réactifs d’origine animale. L’utilisation des tests globaux, comme la thromboélastographie et le test de génération de thrombine, a été proposée pour évaluer la réponse biologique lors de l’utilisation d’agents by-passants chez des patients traités par emicizumab, mais ces résultats doivent être confirmés.