Actualités à propos de l’intérêt diagnostique des anticorps antiphospholipides
Le syndrome des antiphospholipides (SAPL) est une entité clinico-biologique définie par l’association de manifestations thrombotiques et/ou de complications obstétricales avec la présence persistante d’anticorps antiphospholipides (aPLs) détectés soit par des tests de coagulation (lupus anticoagulant, LA) soit par des tests immunologiques (anticorps anti-cardiolipine et anticorps anti-β2-glycoprotéine-I). L’essor des anticoagulants oraux directs (AOD) dans la prise en charge des évènements thrombotiques veineux (ETV) constitue aujourd’hui un challenge pour les laboratoires d’hémostase dans le cadre du diagnostic du SAPL. Les AOD interfèrent avec les tests de dépistage et de confirmation du LA occasionnant des faux positifs. Afin de se soustraire à ces interférences, plusieurs solutions sont proposées. Certaines reposent sur l’utilisation de système neutralisant l’AOD (pastille de charbon activé, système de filtre), d’autres sur l’utilisation de réactifs insensibles à la présence d’AOD. On peut également rechercher des anticorps anti-phosphatidylsérine/prothrombine fortement corrélés à la présence de LA et cette approche est de plus en plus reconnue dans le diagnostic biologique du SAPL et son pronostic. Enfin, au cours de la pandémie COVID-19, de nombreux patients ont présenté des ETV et artériels qui ont pu motiver la recherche d’aPLs. L’association entre LA et risque d’ETV ou mortalité hospitalière chez les patients COVID-19 hospitalisés n’a pas été démontrée. De plus, il ne semble pas qu’il y ait de persistance de ces aPLs. La positivité des aPLs dans un contexte infectieux est fréquente et non spécifique du SAPL. À ce jour, la recherche systématique d’aPLs chez les patients atteints de COVID-19 n’est pas recommandée.