Place du séquençage haut débit dans le bilan de thrombophilie : expérience d’un centre Français
La maladie thromboembolique veineuse (MTEV) a une composante génétique majeure dont l’exploration repose classiquement sur la recherche de 5 anomalies : les déficits en antithrombine, protéine C, protéine S et les facteurs V et II Leiden. La démocratisation des outils de biologie moléculaire permet d’esquisser de nouvelles stratégies d’exploration en cas de bilan négatif. Le service d’hématologie biologique du CHU de la Timone à Marseille a mis en place depuis 2020 un panel de 27 gènes de la coagulation dont le séquençage (séquençage haut débit – NGS) est réalisé chez des patients ayant présenté un épisode de MTEV avant l’âge de 50 ans avec un bilan de thrombophilie négatif. Les variants identifiés ont été classés selon les recommandations de l’ACMG. Seuls les variants de classe 3 (variants de signification incertaine), 4 (probablement pathogènes) et 5 (pathogènes) ont été considérés. Au total, 53 variants de classe 3 ou plus ont été identifiés chez 46 patients, soit un taux d’identification de 35 % (classe 3, n = 42 ; classe 4, n = 10 ; classe 5, n = 1). Cette stratégie a permis d’identifier 2 profils de variants : des variants récurrents situés sur les gènes SERPINC1 et PROS1 codant pour l’antithrombine et la protéine S (Cambridge II, Dublin, Heerlen), dont le dépistage est difficile avec les dosages plasmatiques ; et des variants rares voire privés dont le potentiel délétère nécessite d’être précisé. Les résultats obtenus sont encourageants mais les limites de cette nouvelle stratégie nécessitent de bien définir les contours de ses indications.