Editorial

Cher(e)s collègues, cher(e)s ami(e)s,

J’espère que vous avez passé un bel été. Pour cette rentrée d’automne, notre numéro de la RFHT vous propose la lecture de ses rubriques habituelles.

Le dossier thématique s’attache cette fois-ci à faire le point sur les facteurs XI et XII en tant que cibles potentielles de nouveaux antithrombotiques. En effet, comme le discutent très clairement Laura Bounaix et Pierre Fontana (Genève), ces deux facteurs dits « contact » jouent un rôle accessoire dans l’hémostase au sens propre du terme et donc dans l’arrêt du saignement, notamment le facteur XII, dont le déficit sévère n’est associé à aucun risque hémorragique. En cas de déficit en FXI, ce risque n’est par ailleurs en aucun cas comparable à celui encouru en cas de déficit de toute autre protéine de la coagulation. Il est donc logique que depuis plusieurs années de nouvelles stratégies aient été développées pour inhiber ces protéines. Les résultats obtenus, notamment avec les anti-FXI, sont très encourageants comme discuté par Olivier Feugeas (Strasbourg). De même, une approche anti-XII semble offrir potentiellement un bon rapport bénéfice/risque dans les situations comme la chirurgie avec CEC ou l’ECMO exposées tout à la fois au saignement et à l’hypercoagulabilité (Théotime Munoz et Nicolas Gendron, Paris).

Outre ce dossier thématique, le cas clinique proposé par l’équipe de Marseille (Vincent Ernest, et al.) nous rapporte l’histoire d’un déficit sévère en facteur X avec quelques particularités phénotypiques et génotypiques intéressantes à découvrir.

La note du biologiste discute d’une problématique devenue aujourd’hui fréquente avec la prescription très large des AOD : comment gérer l’interférence d’un AOD anti-Xa sur la mesure d’une héparinémie en cas de traitement par une héparine non fractionnée ? Cette problématique est clairement discutée par un groupe expert de biologistes : Sophie Melicine et al., coordonné par Laetitia Mauge (Paris).

Le flash scientifique, proposé par Samuel Amintas et Julian Boutin (Bordeaux), nous résume avec pédagogie les aspects méthodologiques qui sous-tendent la thérapie génique en 2023.

Enfin, je remercie Cédric Hermans (Bruxelles) pour son intéressant focus sur les acteurs nous présentant les nombreuses actions de son équipe belge très appréciée en France et partout dans le monde.

Je remercie aussi Chloé James (Bordeaux) qui au nom de la Société Française de Thrombose et d’Hémostase (SFTH), nous offre un hommage à Yvette Sultan, disparue récemment, et qui a joué un rôle très important pour optimiser le suivi et le traitement des hémophiles en France.

En vous remerciant de votre intérêt, je vous souhaite un agréable automne et une bonne lecture de la RFHT.

Bien cordialement.

Professeur Yves GRUEL
Rédacteur en chef de la Revue Francophone d’Hémostase et Thrombose
Faculté de Médecine de Tours
Université François Rabelais
Vice-Président de Force Hémato