RÉSUMÉ
Les interactions sang-cerveau jouent un rôle tout au long de l’histoire naturelle des accidents vasculaires cérébraux ischémiques (AVCi). L’activation du système immunitaire participe aux atteintes tissulaires ischémiques après l’occlusion d’une artère cérébrale, notamment via l’infiltration de leucocytes dans le parenchyme. Les mécanismes gouvernant la réponse immunitaire après un AVCi restent mal compris, notamment parce que le cerveau est doté d’un privilège immun et dispose d’un environnement unique (méninges, plexus choroïdes, liquide céphalorachidien, absence de circulation lymphatique, etc.). Dans ce contexte, le développement d’outils capables d’imager la réponse immunitaire dans le cerveau permettrait de mieux comprendre ces mécanismes et, surtout, de sélectionner des sous-groupes de patients qui pourraient bénéficier de thérapies immunomodulatrices. Les récents développements de l’imagerie par résonance magnétique (IRM) ont démontré la faisabilité de cartographier le trafic des leucocytes dans le système nerveux central en utilisant des particules d’oxyde de fer de taille submicrométrique mimant les leucocytes, une technologie appelée immuno-IRM. Après injection intraveineuse, à la manière des leucocytes circulants, ces particules sont capables de se fixer aux molécules d’adhésion présentes à la surface des cellules endothéliales activées. Dans cet article, nous allons présenter les travaux récents sur le rôle de l’inflammation dans les AVCi et les perspectives pour l’utilisation de l’immuno-IRM en clinique.
MOTS CLÉS
accidents vasculaires cérébraux, imagerie moléculaire, inflammation
ABSTRACT
Blood – brain interactions play a role throughout the natural history of ischemic stroke after cerebral artery occlusion. Activation of the immune system participates in the tissue damage caused by ischemia, particularly via infiltration of leukocytes into the brain parenchyma. The mechanisms governing the immune response after stroke remain poorly understood, particularly because the brain is immune privileged and has a unique environment (meninges, choroid plexus, cerebrospinal fluid, absence of lymphatic circulation, etc.). In this context, the development of tools capable of imaging the immune response in the brain would allow a better understanding of these mechanisms and, more importantly, to select subgroups of patients who could benefit from immunomodulatory therapies. Recent developments in magnetic resonance imaging (MRI) have demonstrated the feasibility of mapping leukocyte trafficking in the central nervous system using submicrometer-sized iron oxide particles that mimic leukocytes, a technology called immuno-MRI. After intravenous injection, these particles are able to bind to adhesion molecules present on the surface of activated endothelial cells, similar to circulating leukocytes. In this article, we present recent work on the role of inflammation in stroke and the prospects for the clinical use of immuno-MRI.
KEYWORDS
inflammation, molecular imaging, stroke